Synbiotics and Allergy management

Rapport du webinaire interactif

Le microbiote intestinal est étroitement lié au développement du système immunitaire et donc aussi notamment à la manifestation d’allergies alimentaires. Différents facteurs impactent la composition du microbiote intestinal. L’alimentation joue ainsi un rôle important. Il semble qu’un rôle spécial soit réservé aux prébiotiques, probiotiques et synbiotiques dans le lait maternel. La nouvelle génération de lait infantile y a d'ailleurs été adaptée. C’est ce qui est ressorti du webinaire interactif « Synbiotics in allergy management », qui a été diffusé en direct via Nutricia Campus le 2 juillet. Modérateur : Dr Rosan Meyer.

Synbiotics and Allergy management

« Le fonctionnement du microbiote intestinal et de la fonction immunologique est étroitement lié. Et c’est important pour comprendre le développement de la tolérance orale, d’un côté, et du développement de maladies inflammatoires chroniques comme l’allergie et l’asthme, de l’autre », explique le prof. Harald Renz, professeur et administrateur à l’Institute of Laboratory Medicine à la Philipps University de Marbourg (Allemagne). Selon le prof. Renz, il faut bien comprendre que le microbiote intestinal évolue tout au long de la vie. Un certain nombre de facteurs et de moments sont importants pour le développement du microbiote intestinal et du système immunitaire durant les premières années de vie. Le prof. Renz explique que « des périodes telles que la grossesse, la naissance, mais aussi la phase du nourrisson et du jeune enfant ouvrent de vastes possibilités pour le développement sain du microbiote intestinal, qui peut être influencé tant quantitativement que qualitativement » (figure 1).

Synbiotics and Allergy management

Relation entre microbiote intestinal et alimentation

Le prof. Renz souligne que le lait maternel est activement impliqué dans la formation de la réponse immunitaire, surtout en protégeant des infections. Il poursuit : « Le lait maternel contient un large éventail de mécanismes qui y contribuent, tels que les anticorps IgA sécrétoires pour la réponse anti-inflammatoire, la lactoferrine qui bloque les cytokines inflammatoires et les oligosaccharides qui empêchent les micro-organismes nocifs de se fixer à la muqueuse intestinale et protègent ainsi des infections » (figure 2). De même, le microbiote intestinal module le système immunitaire, par exemple sous l’influence de nutriments spécifiques. Le prof. Renz présente un aperçu (figure 3) et explique que les acides gras à chaîne courte sont les plus étudiés : « Ces acides gras, tels que le butyrate et l’acétate, sont produits par certaines bactéries intestinales lorsque la nourriture contient des fibres fermentables. Ils ont un effet sur le développement des cellules T régulatrices et nous aident à avoir un bon système immunitaire. »

Synbiotics and Allergy management 2

Synbiotics and Allergy management 3

Déséquilibre en cas d'allergie au lait de vache

Selon le prof. Renz, les microbiotes intestinaux sains contiennent surtout des bifidobactéries, des escherichia coli, des lactobacilles et des faecalibacterium prausnitzii. Chez les enfants allergiques au lait de vache, la composition du microbiote intestinal est souvent moins favorable. « Dans ce cas précis, ce sont surtout les bactéries pathogènes telles que l’enterococcus faecalis, le methanobrevibacter, le clostridium difficile et le campylobacter qui sont présentes. », précise le prof. Renz. Il fait ensuite référence à une étude importante de 2019, dans le cadre de laquelle des chercheurs ont injecté des selles d’enfants en bonne santé et d’enfants allergiques au lait de vache à des souris dans un environnement stérile. Les souris qui ont reçu des selles d’enfants en bonne santé étaient protégées contre les réactions anaphylactiques au lait de vache, et ce contrairement aux souris ayant reçu des selles d’enfants allergiques au lait de vache. « Cela indique qu’une perturbation du microbiote intestinal n’est pas seulement associée à une maladie, mais que le microbiote intestinal est véritablement impliqué dans le développement de l’allergie au lait de vache en modifiant effectivement le système immunitaire de ces nourrissons. », détaille le prof. Renz.

Nouvelle génération de lait infantile

La question consiste à savoir comment utiliser ce concept pour protéger les enfants à haut risque. Une combinaison de probiotiques et de prébiotiques, ou synbiotiques, semble en découler. Cette combinaison se retrouve dans le lait maternel, la norme sacrée. Le lait maternel contient des bactéries vivantes et des oligosaccharides prébiotiques. Ces facteurs stimulent le microbiote intestinal et le système immunitaire. Le lactose contenu dans le lait maternel semble également jouer un rôle. « Les aliments hypoallergéniques traditionnels contenus dans l’alimentation pour nourrissons ne contiennent pas tous ces facteurs », poursuit le prof. Anna Nowak-Węgrzyn, allergologue et immunologue pédiatrique à l’Hassenfeld Children’s Hospital de New York. « Mais cela évolue. Comme l’importance du microbiote intestinal sain est de plus en plus évidente, après des années de recherche, une nouvelle génération de lait infantile hypoallergénique a été développée, qui contient également les probiotiques et prébiotiques immunomodulateurs. Ainsi, les prébiotiques scGOS:lcFOS 9:1 ou scFOS:lcFOS 9:1 approchent la quantité et la fonctionnalité des oligosaccharides du lait maternel. Par ailleurs, la bactérie Bifidobacterie breve M-16V est ajoutée, car elle permet de réduire la réponse allergique. Ces probiotiques constituent le type le plus fréquent dans le lait maternel et dans les intestins des bébés allaités en bonne santé. Ces prébiotiques et probiotiques agissent comme des synbiotiques pour lutter contre une dysbiose au niveau du microbiote intestinal. »

PRESTO-studie

A. Nowak-Wegrzyn faisait partie des chercheurs de l’étude PRESTO. Cette étude randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo a inclus 169 nourrissons de 6 pays présentant une allergie au lait de vache IgE-médiée avérée. Les enfants ont reçu une alimentation pour nourrissons à base d’acides aminés libres, avec ou sans synbiotiques, pendant 12 mois. À 12, 24 et 36 mois, les chercheurs ont examiné si les enfants présentaient encore une allergie au lait de vache. Selon A. Nowak-Wegrzyn, l'étude a conclu qu’« environ la moitié des enfants ont développé une tolérance orale au lait de vache avant l'âge de 12 mois. En outre, 13 % ont développé une tolérance orale entre 12 et 24 mois. Il n’y avait pas de différence significative dans le développement de la tolérance entre les enfants ayant reçu une alimentation pour nourrissons à base d’acides aminés libres, avec ou sans synbiotiques. Cependant, les enfants ayant reçu une alimentation avec des synbiotiques présentaient significativement moins d’infections et ont pris moins d’antibiotiques. Cette prise moindre d’antibiotiques est positive pour un développement favorable du microbiote intestinal. De plus, une hospitalisation était moins souvent nécessaire pour cause d'infection. »

Le webinaire peut être revisionné ici. À la fin du webinaire diffusé en direct, les deux orateurs répondent aux questions posées par les participants.

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